Un chiffre brut, souvent ignoré dans les rapports annuels : chaque année, des milliers de salariés tentent de secouer leur propre entreprise… sans jamais changer d’employeur. Face à eux, d’autres choisissent de tout quitter, misant sur leur projet, quitte à tout risquer. Deux dynamiques, une même soif : faire bouger les lignes.
Plan de l'article
- Entrepreneur et intrapreneur : deux profils innovants, une ambition commune
- Qu’est-ce qui différencie vraiment l’entrepreneur d’entreprise de l’intrapreneur ?
- Au quotidien : modes d’action, libertés et défis spécifiques
- Choisir sa voie : comment savoir si l’entrepreneuriat ou l’intrapreneuriat vous correspond ?
Entrepreneur et intrapreneur : deux profils innovants, une ambition commune
Les contours entre entrepreneur et intrapreneur deviennent de plus en plus poreux, mais leurs postures restent singulières. Le premier bâtit sa structure de toutes pièces, ose l’inconnu, affronte l’imprévu. L’autre, l’intrapreneur, agit depuis l’intérieur d’une organisation, s’appuie sur une connaissance fine du terrain et mobilise les forces déjà en présence. Deux approches, deux énergies, mais une même volonté : créer de la valeur, secouer l’ordre établi, transformer le réel.
L’entrepreneuriat s’impose comme un pari sur soi, une prise de risque affichée : inventer, tester, ajuster, recommencer. À l’opposé, l’intrapreneuriat puise dans la puissance du collectif, jongle avec les règles internes, fédère autour d’un projet innovant. La frontière ? L’indépendance totale ou l’appui d’une structure déjà en place.
Mais dans les deux cas, une évidence : l’innovation guide l’action. L’entrepreneur se lance souvent seul, construit sa trajectoire parmi l’incertitude. L’intrapreneur, lui, doit composer avec des codes, parfois des lourdeurs, mais il agit comme révélateur d’idées neuves, bouscule la routine au sein même de l’entreprise.
Voici, en synthèse, ce qui distingue ces protagonistes :
- Entrepreneurs : ils créent leur structure, assument la responsabilité totale du destin de leur projet.
- Intrapreneurs : ils innovent depuis l’intérieur, impulsent la transformation, tout en étant rattachés à un collectif déjà en place.
Deux chemins, une même énergie. Les deux profils insufflent un vent neuf qui irrigue l’entreprise et donne corps à l’innovation.
Qu’est-ce qui différencie vraiment l’entrepreneur d’entreprise de l’intrapreneur ?
L’entrepreneur créateur d’entreprise porte son projet de A à Z, s’engage sans garantie, investit son temps, ses ressources, sa réputation. C’est un pari dans lequel il avance sans filet. Chaque décision, chaque risque lui revient : s’il échoue, il porte seul la responsabilité, s’il réussit, il savoure la victoire en chef d’orchestre.
De l’autre côté, l’intrapreneur évolue au sein d’une organisation existante. Ce profil impulse l’innovation sans devoir tout reconstruire : il dispose de l’appui logistique, financier et parfois stratégique de l’entreprise. L’enjeu ? Faire bouger les lignes sans mettre en péril son propre patrimoine. Son terrain de jeu est balisé, ses marges de manœuvre définies, mais il peut mobiliser d’importantes ressources internes pour mener à bien son projet.
Pour résumer les différences fondamentales :
- Entrepreneur : il prend en main la création d’entreprise, assume seul les risques, gère tout de bout en bout.
- Intrapreneur : il innove au sein d’une structure déjà existante, fédère les équipes, dispose de moyens internes.
La différence entre entrepreneur d’entreprise et intrapreneur se joue donc sur le plan du risque personnel, de l’autonomie et de la façon d’accéder aux ressources. L’entrepreneur fait émerger une nouvelle entreprise, tandis que l’intrapreneur agit comme moteur de changement, mais reste lié à la maison-mère. Deux figures, deux logiques, deux façons d’innover.
Au quotidien : modes d’action, libertés et défis spécifiques
Le quotidien de l’entrepreneur ressemble à une succession de décisions à prendre, de doutes à lever, de pivots à assumer. Il choisit ses partenaires, construit sa méthode, définit sa trajectoire sans être freiné par une hiérarchie. Cette liberté a un prix : c’est à lui de convaincre, d’attirer les talents, de gérer les crises. L’incertitude fait partie de son univers : l’entrepreneuriat exige une endurance à toute épreuve.
L’intrapreneur, quant à lui, avance dans une structure déjà organisée. Il doit composer avec des règles, parfois des résistances, des habitudes ancrées. Lancer un projet innovant en interne suppose de nouer des alliances, de faire preuve de pédagogie, de trouver des soutiens parmi la direction et les équipes. Ce jeu d’équilibriste entre audace et diplomatie fait partie de son lot quotidien.
Pour comparer concrètement leurs réalités :
- Liberté d’action : l’entrepreneur décide seul ; l’intrapreneur agit dans un cadre défini.
- Gestion des ressources : le premier doit tout construire, le second doit négocier l’accès aux moyens de l’entreprise.
- Défis : l’entrepreneur lutte pour la survie économique de son projet, l’intrapreneur cherche à transformer une structure déjà en place.
Chaque profil fait face à ses propres obstacles : l’un affronte la solitude du créateur, l’autre la complexité des rouages internes. Leurs modes d’action diffèrent, mais tous deux partagent la volonté d’inventer et de faire progresser leur environnement.
Choisir sa voie : comment savoir si l’entrepreneuriat ou l’intrapreneuriat vous correspond ?
Entre entrepreneuriat et intrapreneuriat, le choix ne relève pas d’une révélation soudaine. Il s’agit plutôt d’une prise de conscience de ses propres compétences, de ses envies, de ses valeurs. L’entrepreneur accepte la prise de risque, construit son autonomie, avance dans l’incertitude. L’intrapreneur opte pour l’innovation à l’intérieur d’une organisation, mobilise des ressources collectives, explore la nouveauté sous contrainte.
Quelques questions pour s’orienter
Pour vous aider à cerner l’option qui vous convient le mieux, voici plusieurs pistes à explorer :
- Êtes-vous attiré par une liberté totale, quitte à porter seul la charge du succès ou de l’échec ?
- Ou préférez-vous transformer de l’intérieur, convaincre, composer avec des intérêts multiples ?
- Votre appétence pour le risque s’accommode-t-elle de l’instabilité liée à la création d’entreprise ? Ou la stabilité relative d’une structure déjà rodée vous rassure-t-elle ?
Le secteur, l’âge, la formation comptent moins que la capacité à fédérer, à rebondir et à tenir dans la durée. L’entrepreneur doit apprendre à surmonter les échecs, à s’entourer, à transformer chaque revers en opportunité. L’intrapreneur, lui, cultive l’art de convaincre, négocie pour obtenir des marges d’autonomie, s’inscrit dans une dynamique de transformation continue. Au bout du compte, la créativité, la ténacité et l’audace restent les moteurs qui rapprochent ces deux profils, chacun avec sa propre manière de changer le monde.
Entre audace solitaire et innovation collective, la décision ne se prend pas à la légère. Mais qu’on choisisse la route de l’entrepreneur ou celle de l’intrapreneur, une chose est sûre : il n’existe pas de progrès sans celles et ceux qui osent bousculer l’existant.